Interview | Julien Absalon : J’adore passer d’un vélo et d’une discipline à l’autre !

Par Paul Humbert -

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Interview | Julien Absalon : J’adore passer d’un vélo et d’une discipline à l’autre !

Julien Absalon a donné un tournant à sa carrière, à l’aube de cette saison 2018 qui aurait normalement dû marquer la fin de ses aventures en compétition. Mais l’envie était encore là et il a décidé de repartir pour un tour, tout en se lançant de nouveaux défis et en montant sa propre structure avec Neïlo Perrin-Ganier comme jeune coéquipier. Sa préparation, sa vie et ses entraînements avec Pauline Ferrand-Prevot, ses ambitions, ses nouveaux défis et ce qui l’anime aujourd’hui :  Vojo est allé à la rencontre de Julien Absalon, chez lui, entre ses nouveaux vélos et autour d’un bon café.

Comment se sont passés les premiers mois de la structure que tu as créée pour courir ces deux prochaines années ? 

Bien, même si ça a été beaucoup de travail à l’intersaison. Mais casser la routine était une des motivations, j’ai envie de me renouveler en continuant ma carrière mais d’une façon différente. La partie qui m’a le moins plu, c’était évidemment la recherche de budgets. Je n’aime pas me vendre ou parler d’argent. J’ai commencé très tard parce que je suis resté concentré sur ma saison jusqu’aux championnats du Monde. C’était tout de même une bonne expérience. La partie suivante était plus sympa : les commandes, les échanges avec les marques, la mise en place d’un travail avec Paul Foulonneau pour la communication… et on s’est vite retrouvés début janvier avec Neïlo pour les premières photos car tous les partenaires sont enthousiastes.

Est-ce que tu as déjà pu partager des choses avec Neïlo Perrin-Ganier ? 

Nous avons déjà roulé un petit peu ensemble ici dans le Sud. On va surtout se voir à la Fenasosa pour une séance de test avec Suntour (en cours au moment de publier ces lignes) et ensuite on se fait un autre stage d’équipe pour faire des essais en Espagne.

Pourquoi es-tu en marge du groupe France qui s’est réuni récemment ? 

Je ne suis pas en marge, d’autre Elites ne sont pas présents. J’ai encore du boulot avec l’équipe et il reste des choses à mettre en place. J’avais prévu d’y aller quelques jours en fin de semaine mais ça ne le faisait pas niveau timing. Par contre je serai présent au prochain stage de l’équipe de France en Afrique du Sud, dans la foulée de la coupe du Monde. Le premier stage est vraiment bénéfique pour ceux qui habitent dans le Nord et qui peuvent aller s’entraîner au chaud à Calpe en Espagne. Pour moi qui habite sur la Côte d’Azur, la différence de climat n’est pas énorme.

C’est un peu le problème du cross olympique moderne, nous sommes obligés d’aller trouver des spots artificiels pour s’entraîner et les bike-parks ne sont pas ouverts en mars

Par contre, ça sera super intéressant pour moi d’aller rouler avec des jeunes sur les bike-parks en Afrique du Sud, sur des choses que je ne peux pas trouver ici. C’est un peu le problème du cross olympique moderne, nous sommes obligés d’aller trouver des spots artificiels pour s’entraîner et les bike-parks ne sont pas ouverts en mars. Avant, j’allais en stage pour faire des bornes sur route, maintenant je préfère aller en stage pour faire du VTT spécifique. Les trois stages que je fais avant le début de la saison sont uniquement orientés VTT.

Qu’as-tu fait cet hiver. As-tu adapté ton entraînement à tes nouvelles missions ? 

Oui, il y a un moment où les priorités se sont inversées. Pendant quelques temps, j’avais presque mis la priorité sur la finalisation de l’équipe pour changer ensuite et me focaliser sur mon métier de coureur.

J’ai fait pas mal de course à pied, voire même un petit peu trop parce que je me suis blessé lors du dernier trail auquel j’ai participé : je me suis fait une fracture de fatigue au pied. Je reprends seulement aujourd’hui. J’adore la course à pied et maintenant je continue en saison. Je cours deux fois à jeun la matin pendant les semaines de coupe du monde. Si les muscles sont habitués, ce n’est pas un problème.

As-tu pu partager des choses avec Pauline pendant ta/votre préparation hivernale. 

Oui, elle m’a emmené faire un petit peu de cyclo-cross dans les Vosges. J’en ai fait quelques-uns avec elle et on en a fait un en relai, un cyclo-cross à l’américaine : un tour chacun. On termine deuxième au scratch, c’était bien. Ça m’a donné de la motivation et ces dernières semaines elle faisait pas mal de séries et ça me motivait pour les faire avec elle.

Vous avez des sponsors en commun désormais, est-ce qu’elle a pu t’apporter quelque chose de ce point de vue là ?

Ça va être un peu plus simple d’un point de vue matériel. On pourra éventuellement échanger des roues si besoin.

La coupe du monde de la Bresse sera une course particulière pour toi ? 

Oui, ça ne va pas être une coupe du Monde comme les autres et ça va être dur de faire mieux que sur les coupes du Monde précédentes. Mais c’est également une des choses qui m’ont motivé pour continuer : revivre ces moments-là.

On a fait appel à toi pour le traçage du circuit ? 

Neïlo est carrément le traceur officiel ! D’après ce qu’il m’a expliqué, le premier parcours tracé a du être modifié suite au passage de l’UCI et de Redbull. Il y aura un peu moins de passages en sous-bois pour les besoins de la TV. Ça va être tout de même très dur. La montée sera moins longue que sur le précédent circuit. Il y en aura trois au lieu d’une mais ça restera un des circuits les plus durs de la saison. L’idée c’est d’avoir un circuit moderne mais qui ressemble à du VTT et pas juste à une succession d’obstacles artificiels.

Est-ce que tu planifies de t’aligner sur d’autres courses, pour le plaisir ? 

Pour le moment non, le programme est assez classique parce qu’on commence la coupe du monde assez tôt, et à part une petite parenthèse ebike, il n’y a rien avant les championnats du monde en septembre.

Mais qu’est-ce qui te ferait envie ? 

J’adore passer d’un vélo et d’une discipline à l’autre. C’est ce que j’aime dans notre sport. C’est pour ça que j’essaie d’expliquer que l’ebike m’intéresse autant que le vélo de route ou le vélo d’enduro. J’aime aller d’un extrême à l’autre. Pourquoi ne pas faire la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez ou refaire la Transvésubienne…

Julien Absalon et le vélo électrique

Ton partenariat avec Moustache et le fait que tu roules en VTT électrique a beaucoup fait parler. Ce n’est pas trop difficile de passer du vélo de XC au VTTAE ? 

J’ai vraiment profité de l’automne pour rouler avec le Moustache. Ça fait longtemps que le VTTAE est intégré dans mon entraînement, même si avant c’était fait de manière non-officielle, voire même en cachette. Maintenant c’est officiel et il n’y a aucun problème pour passer d’un vélo à l’autre. Les deux vélos sont complètement différents et il n’y a aucune comparaison possible. Je ne vais pas essayer de transposer quoi que ce soit ! Par contre, pour moi, c’est bien plus difficile de passer d’un vélo de cross-country tout suspendu à un vélo de cross-country semi-rigide.

Comment le VTTAE est-il intégré dans ton entraînement ? 

Il est là pour la pratique « loisir » et, à l’entraînement, il me permet de remplacer des sorties route par des sorties e-bike et de travailler vraiment sur des zones de puissance hyper constantes, ainsi que sur du pilotage.

Plutôt que faire ma récup’ en vélo de route et me faire frôler, voire presque écraser par des voitures, je suis en VTT  sur des sentiers et je travaille ma technique.

En VTT, même avec 50 dents, c’est impossible de rester en endurance de base quand ça monte à 30%. Là, l’e-bike me permet de lisser mon effort et, comme sur la route, d’avoir un parcours relativement plat avec des puissances constantes. Plutôt que faire ma récup’ en vélo de route et me faire frôler, voire presque écraser par des voitures, je suis en VTT sur des sentiers et je travaille ma technique.

Sur des sorties vraiment uniquement typées pilotage, je peux monter sans problème et faire beaucoup de rotations. Il y a également des sorties sur lesquelles je fais le même effort que sur mon vélo de cross : en deux heures, je gère ma batterie pour la vider complètement et je vise les 60% de dénivelé en plus, avec le même effort.

Le facteur « poids » n’est pas handicapant ? 

Ça fait travailler justement ! Parce que quand on sait manier un vélo d’une vingtaine de kilos, on est super à l’aise une fois de retour sur le vélo de cross. C’est intéressant de travailler avec le poids. Les gros débattements et les pneus Plus font bien travailler les bras et je vais aussi sur des obstacles que je ne passe pas encore en vélo de cross. L’ebike me permet plus de choses et une fois que c’est maîtrisé avec l’ebike, je passe en cross. L’ebike me permet également de remonter facilement une zone technique ou un saut. Je peux la travailler.

Est-ce que tu gardes ta hauteur de selle sur ton vélo électrique ? 

Oui mais il y a plus de débattement sur ma tige de selle (100mm contre 65mm sur le vélo de cross).

Les gens qui disent que le vélo électrique n’est pas du sport n’ont pas essayé

Que réponds-tu à celles et ceux qui disent que tu ne devrais pas faire d’ebike ? 

Qu’il faut essayer ! C’est dommage d’avoir ce genre de réactions. Les gens qui disent que ce n’est pas du sport n’ont pas essayé. Sur des séances type « sportives » au niveau puissance développée et pulsations moyennes, je suis équivalent, voire même un petit peu au-dessus par rapport à mon vélo de cross. Ça donne tellement envie d’en remettre que je fais des moyennes cardiaques légèrement supérieures en ebike, en dehors des sorties calmes et de récup.

Ça va en énerver quelques-uns ! 

Je savais que j’allais avoir ce genre de réactions mais cela diminue fortement. Il y a plein de personnes qui avaient des préjugés sans avoir essayé et une fois qu’on a fait l’effort, on saisit. Mais c’est assez difficile de comprendre sans avoir testé soi-même. On dit « ebike », « vélo à assistance électrique », pour certains ça veut dire qu’on ne pédale pas et c’est compliqué à expliquer sans essayer. Mais tout est histoire de compromis, on n’a jamais le vélo idéal partout. C’est un choix, on sait ce qu’on gagne et ce qu’on perd.

Mais la priorité de Julien Absalon au niveau compétition reste bien entendu le XC et il est temps de s’intéresser à la nouvelle version « Absolute Absalon » de son BMC Fourstroke, que nous vous invitons à découvrir à la page suivante avec un bikecheck complet :

Bikecheck : le BMC Fourstroke 2018 Absolute Absalon

En 2018, beaucoup de choses changent pour Julien Absalon. Le champion vosgien a enfilé pour la première fois une casquette de team manager, en plus de sa casquette d’athlète, en mettant sur pied l’équipe dans laquelle il accueille Neïlo Perrin-Ganier. Les deux athlètes évolueront en cross-country international avec un vélo BMC, que Julien Absalon nous présente : 

Oui, c’est plus facile de lister ce qui reste que ce qui change côté partenaires. Il n’y a pas grand chose qui reste, à l’exception de mes pédales Time, de mes chaussures Sidi et d’Oakley pour les lunettes et maintenant le casque. 

Avec une casquette de team manager partagé entre la recherche d’apports financiers nécessaires et la recherche du meilleur équipement, comment arbitre-t-on ça ?

C’était aussi ma motivation en créant ma structure : travailler avec les partenaires et les gens avec lesquels j’avais envie et me concevoir le vélo idéal. Quand on rentre dans une équipe, on ne choisit pas forcément tout. 

Ça s’est fait facilement ? 

Ce n’était pas évident parce que certains partenaires ne peuvent être associés à d’autres. Par exemple, le choix du partenaire transmission conditionne un certain nombre de choses. Là, j’ai trouvé un super compromis très cohérent, et si il y a bien un point sur lequel je n’en fais pas, c’est sur les performances. Je vais avoir un vélo qui marchera encore mieux que l’année dernière, même si c’est le même cadre pour le moment. 

Au niveau des suspension, connaissais-tu les produits Suntour. Est-ce qu’un gros travail a été fait avec la marque ?

Je connaissais, oui, et les approcher était un choix de ma part. Je sais qu’ils ont de bons produits et eux étaient en recherche d’image. Ils avaient déjà investi dans le team BH. Ce partenariat va me permettre d’avoir de super suspensions ultra personnalisées. On a fait un gros travail. L’idée est que Suntour bénéficie de nombreux retours. J’ai la chance de travailler avec Christophe Chambard, mon préparateur en suspensions, et il va y avoir un véritable échange entre Suntour, Christophe et moi pour faire évoluer les produits. 

Qu’as-tu envie d’apporter à ton cadre avec ces nouvelles suspensions ? 

Ça va encore être plus facile pour nous de différencier les hautes et basses vitesses, ce qui n’est pas forcement évident sur des suspensions de cross. Sur certaines c’est même impossible. Le challenge est d’optimiser tout le débattement quand on en a peu. En cross, on n’a que 100 ou 110mm et si on en « perd » déjà 20, il y a 20% de moins. Il faut être très précis pour dissocier le tout pour être performant. 

Ton mécano, Christophe Chambard, qui est-il ? 

C’est quelqu’un avec qui je travaille depuis 2014 et mon titre de champion du Monde en Norvège. Ces dernières années, il m’accompagnait en tant que préparateur en suspensions. On a dû travailler un petit peu dans l’ombre au début. Il n’était pas du tout dans le staff BMC et je le rémunérais pour qu’il s’occupe de mes suspensions. Pour la petite histoire, avant 2014, j’étais un peu réfractaire au tout-suspendu et en arrivant en Norvège sur le site des championnats du Monde, je me suis rendu compte qu’avec mon hardtail, c’était mort, je ne pouvais pas gagner. C’était bien trop défoncé.

Quand je me suis mis au full, je me lançais dans un championnat du Monde avec un vélo sur lequel j’avais roulé 4 fois.

J’avais fait deux sorties d’entraînement avec le tout-suspendu avant la Norvège et il me restait deux entraînements sur place. Je me lançais donc dans un championnat du Monde avec un vélo sur lequel j’avais roulé 4 fois. J’ai dit à Christophe : « Je n’ai pas le temps de comprendre comment ça marche et de faire des réglages, prends mon vélo et fais comme si tu devais rouler. » On travaille ensemble depuis. 

Tu passes de chez Shimano à chez Sram. Est-ce que tu as su trouver tes marques ? 

C’était vraiment rapide, l’adaptation s’est bien faite. Je me suis assez rapidement rendu compte que ces dernières années, j’ai peut-être manqué un peu de braquet et j’ai souvent travaillé en force tout à gauche. Repasser sur du mécanique c’est vraiment très facile si l’Eagle est bien réglé. 

Avec quelles dentures roules-tu ? 

À l’entraînement je roule avec un plateau de 34 dents mais j’ajusterai en fonction des circuits. 

Et au niveau des freins ? 

Mon contrat avec Sram porte sur la transmission et les freins. Pour ces derniers, c’est vraiment le top. C’est très précis au niveau de la garde. Je suis super pointilleux au niveau des réglages de freins, sur la course, la garde et le touché du frein. Les années précédentes, mes freins étaient purgés tous les week-end. 

Seul point de contact avec le sol, les pneus ! Tu es désormais équipé par Michelin…

C’est un peu un retour aux sources parce que j’ai commencé le VTT avec Michelin. La marque a été un de mes tout premiers partenaires quand j’étais cadet ou junior. 

J’avais également envie de travailler au maximum avec des partenaires français : Michelin, Time, EaFit. Je les ai recontactés par choix du coeur mais aussi après m’être renseigné sur les produits. Ça faisait un certain temps que j’avais envie de retravailler avec eux. 

Le team BH a effectué un gros travail sur la nouvelle gamme XC Michelin.

C’est vrai qu’il y a eu un gros travail déjà effectué par les autres équipes partenaires. Michelin a mis ce qu’il fallait pour être au top niveau et je suis vraiment content des pneus. 

Avec quels pneus roules-tu dans le Sud, à l’entraînement ? 

Je fais un mix avec un Force à l’avant et un Jet à l’arrière. Ça me paraît assez idéal. Je suis également pointilleux sur la pression et j’a pu descendre en pression avec ces pneus. Je peux descendre jusqu’à 1.10. Et même à cette pression, en virage relevé et en poussant très fort, le pneu reste en place, mais c’est un travail commun avec les roues. 

Justement, tout se passe bien avec les Duke Lucky Jack ? 

Ce sont des roues que je connais bien parce que je roulais déjà avec des cercles et là je roule avec les roues complètes. Chez BMC, nous avions eu l’autorisation de rouler avec les cercles de notre choix, mais destickés. Au tout début, ce n’était que pour moi mais toute l’équipe s’y est mise. Ça fait plaisir de pouvoir travailler officiellement avec JPRacing. Je suis fier de rouler avec les autocollants qui vont bien, avec en prime une déco personnalisée. L’ensemble roue-pneu est super important et ça marche bien.

Dans tes contrats, est-ce que tu intègre des missions de développement produit ?

Pour toutes ! C’était aussi l’idée du team et ma motivation : choisir les marques avec lesquelles j’avais des possibilités de développement dans l’immédiat et après ma carrière sportive. 

J’ai signé des contrats de pilotes à 2 ans mais avec quasiment toutes les marques il y aura des possibilités de poursuite au-delà de ma carrière XC.

Comment s’est déroulée la phase de test ? 

J’ai commencé par tester les pneus sur mon ancien vélo en fin de saison dernière. J’ai récupéré les roues complètes après le Roc et ensuite le reste du matériel est arrivé. Christophe le mécano et Neïlo sont venus et on a roulé avec tout directement. Il nous manque encore la potence FRM (j’ai déjà le cintre carbone par contre) mais tout le reste est là. Il y a beaucoup de changements pour moi et encore plus pour Neïlo qui ne connaît pas le cadre. Avec Suntour, on est partis avec des suspensions « stock » et d’entrée de jeu ça fonctionnait vraiment bien, même sans trop pousser les réglages. J’ai prévu un stage de test avec Suntour en Espagne à la Fenasosa. On va pouvoir faire les premiers essais de suspensions, les premiers relevés de télémétrie, on va pouvoir commencer à optimiser en discutant avec les ingénieurs. On va également pouvoir rencontrer les autres pilotes sponsorisés par la marque. Il va y avoir du coach technique au mètre carré avec tous les descendeurs et enduristes. Ça risque de rouler fort ! 

Retrouvez également l’interview que Julien Absalon nous avait accordé lors de l’annonce du lancement de sa structure au Roc d’Azur.

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Interview | Julien Absalon : J’adore passer d’un vélo et d’une discipline à l’autre !