Québec Singletrack Expérience: elle a tout d’une grande!
Par Elodie Lantelme -
Le Canada fait rêver plus d’un rider sur le Vieux Continent. Chez Vojo, nous avons eu la chance de pouvoir participer au Québec Singletrack Expérience, début août. Retour sur cette deuxième édition d’un événement qui ne demande qu’à devenir un incontournable du vélo de montagne. On en a également profité pour faire un petit tour de vélo afin de découvrir les spots réputés de la région en guise d’échauffement. Suivez le guide !
Après dix minutes passées ensemble, nous devons faire face à notre première galère : j’ai mal rempli ma demande d’AVE (« autorisation de voyage électronique »), le précieux sésame qui permet aux étrangers de pénétrer sur le sol canadien. L’hôtesse appelle immédiatement l’immigration canadienne afin de rectifier le tir, et ça sera finalement un feu vert pour embarquer. Plus de peur que de mal, ouf !
Bagages à vélo oblige, nous nous rendons au comptoir Odd-Size, prévu pour recevoir les objets hors format.
Nous décollons de Paris sur les coups de treize heures, nous arriverons huit heures plus tard à Montréal, à quinze heures, heure locale ! Quatre heures d’escale nous attendent avant de pouvoir réembarquer dans notre liaison pour Québec, où nous serons accueillis par François Calleta, le directeur de course du Québec Singletrack Expérience, ravi de nous conter la folle histoire du vélo de montagne à Québec et les investissements de la région afin de promouvoir sa pratique.
2 août
Pas de réveil aujourd’hui, mais les heures de sommeil ont été bénéfiques. Même si la course ne débute que le 4 août au soir, nous avons la chance de pouvoir profiter des logements mis à la disposition des participants.
Pour notre part, il s’agit d’une résidence universitaire, comportant cuisine, pièce de vie et salle de bains à partager avec quatre autres occupants. Les chambres sont individuelles et c’est un excellent point pour gérer au mieux son repos et son intimité. Nous en profitons pour inspecter les vélos, qui ont malheureusement souffert du vol. Quelques griffures sont à déplorer sur celui de Flo, alors que le mien est arrivé avec un hauban cassé.
Pas le temps de se morfondre, nos estomacs crient famine de concert, et notre ami Marc, le bras droit de François, nous conseille le restaurant Cochon Dingue pour un bon petit déjeuner continental. Il faut en effet prendre des forces pour la journée car nous avons rendez-vous sur l’un des lieux des plus mythiques du VTT : le Mont Sainte-Anne. Nous nous mettons en route vers quatorze heures, MSA se trouvant à une quarantaine de minutes du centre de Québec City.
C’est Patrice – Pat pour les intimes – qui fera office de guide de luxe pour les touristes que nous sommes. On ne pouvait rêver mieux, Pat étant le principal traceur de trails à Québec.
Mont Sainte-Anne regorge de sentiers et ce pour tous les niveaux. Nous décidons de commencer directement par des tracés engagés.
Super plaisantes à rouler et rendues quelque peu glissantes par les orages de la matinée, les pistes noires sont exigeantes, réservées à des experts du mountain-bike, donc. Prudence.
Je vous conseille de vous équiper d’un véritable vélo d’enduro pour rider sans arrière-pensées. Nous débutons par L’Inuk en guise d’échauffement. Au menu : de la roche, beaucoup de roche, quelques belles cassures où il faudra s’engager à l’aveugle, et un peu de boue pour ajouter de la difficulté.
Ici, la grande majorité des domaines de vélo de montagne sont accessibles uniquement si l’on s’acquitte d’un forfait à la journée – ou à l’année pour les locaux.
On paye pour l’entretien des chemins, des passerelles, et de tous les aménagements ainsi que pour l’ouverture de nouveaux trails ou encore les postes de lavage à vélos. Tout est prévu !
3 août
Après un petit déjeuner copieux dont seul le cuistot du Cochon Dingue a le secret, nous partons à la découverte des trails du Lac Beauport, au domaine des Sentiers du Moulin. Un autre spot incontournable des habitués du vélo de montagne à Québec. Situé à moins d’une demi-heure du centre-ville, ce lieu propose pas moins de quatre sentiers typés enduro et le double dédié à une pratique plus cross-country, et ce pour tous les niveaux.
Après un échauffement musclé en montée pour rejoindre le sommet et les départs des pistes d’enduro, Pat propose d’enchaîner avec une descente assez technique, comportant quelques jolis modules de type North Shore : la Viking ! Elle porte bien son nom : brute de décoffrage et agressive, la prise de vitesse y est remarquablement facile. Ponctuée tantôt de virages naturels, tantôt de berms, elle saura ravir les amateurs d’enduro confirmés.
La piste est variée, la plupart du temps tracée en dévers. La première partie est plutôt rapide, alors que les épingles s’enchaînent un peu plus loin. Dans tous les cas, la roche est présente, que l’on parle de grandes dalles rocheuses ou de grosses pierres rondes. Les avant-bras chauffent, et les freins aussi.
Par Paul Foulonneau.
Après cette découverte des environs, plongez dans la course en cliquant sur le titre ci-dessous:
Dans la course: Québec Singletrack Experience
Bienvenue au Québec Singletrack Expérience! Une aventure de sept jours qui s’annonce plus que palpitante. Chaque jour, nous aurons le privilège d’emprunter des chemins dédiés au VTT, dont certains sont totalement privés.
Cette impression de rigueur se confirme dès le premier jour, lors de l’accueil des participants sous le grand chapiteau blanc de l’organisation, planté sur la pelouse du Campus Mérici, en plein cœur de Québec.
La liste du matériel obligatoire ne plaisante pas avec la sécurité ! Des contrôles aléatoires ont lieu afin de vérifier si chaque participant a le nécessaire avant une étape.
Le salon de jardin est installé, parfait pour faire connaissance avec d’autres QuéBikers autour d’une Boréale, bière locale, en attendant la visite de la ville de nuit.
Vendredi soir, c’est la traditionnelle sortie de nuit, avec photos de groupe devant les monuments de Québec City, comme le château Frontenac et la citadelle de Québec, réputée imprenable. C’est l’occasion de discuter avec des riders venus de Vancouver, d’Ottawa, de Toronto, sans compter les Belges, les Suisses, les Américains et, bien sûr, quelques Frenchies…
La nuit est déjà tombée, pas les températures! Il fait encore très chaud et l’humidité exceptionnelle pour la période n’y est pas pour rien, on supporte tout juste un maillot à manches courtes. On repose nos vélos dans les racks pour qu’ils puissent être chargés dans les remorques. Bonne nuit !
Etape 1 – Valcartier
La première étape de cette seconde édition totalise vingt-six kilomètres. À trente minutes du camp de base de Mérici, la base militaire de Valcartier nous accueille sur son territoire protégé. Nous aurons effectivement le droit de rouler sur les sentiers d’entraînement des militaires de la 2e Division du Canada, avec un départ au Centre Castor. Flo et moi ne savions pas trop à quoi nous attendre en termes de niveau concernant les top pilotes de la course.
Nous prenons donc un départ dans les roues des meilleurs avant de lâcher prises quelques kilomètres plus loin quand la pente se fait ressentir. Le rythme est celui d’un XCO pour les plus véloces. L’étape est très rapide et les montées et descentes raides et techniques s’enchaînent avec quelques liaisons sur chemins larges à graviers. L’étape se termine par sept kilomètres de plat, face au vent; l’occasion d’utiliser les trois plus petites couronnes de la cassette pour la première fois aujourd’hui. À l’arrivée, sur la plage du petit lac du Père, à côté du lac Perceval, les barbecues attendent déjà. Flo et moi sommes cramés, déjà surpris par la difficulté du terrain et de la quantité – et la qualité – des singles. De bon augure pour la suite !
Etape 2 – Vallée Bras-du-Nord
Départ neutralisé sur route pour ce début d’étape ! Mais ne vous inquiétez pas pour nous, on a pu lâcher les chevaux dès le deuxième kilomètre ! Le tracé s’éloigne de la ville pour nous emmener directement dans le mont Laura, où de nombreuses épingles en montée nous attendent ainsi que des singletracks rapides et sinueux. Les descentes aménagées ne manquent pas, et nous prenons énormément de plaisir à lâcher le vélo et les freins ! Quelques petites passerelles en bois facilitent aussi notre passage. La plus grande difficulté pour la majorité des participants aura sûrement été l’ultime montée – une piste d’enduro empruntée en sens inverse – avant de basculer dans la dernière descente, qui mène tout droit à l’arrivée !
Etape 3 – Mont Sainte-Anne
Une étape attendue par l’ensemble des riders du QSE ! On nous avait promis un tracé haut en couleur, et nous n’avons pas été déçu !
Avec ses quarante-cinq kilomètres de sentiers techniques, et son départ au panorama grandiose, MSA a encore fait l’unanimité. Les chemins sont rapides et la descente chronométrée de la Bo-Bi-Ki-Ni est grisante, tant le parcours est ludique.
Etape 4 – Lac Delage
Le lac Delage est situé à environ une demi-heure du centre-ville de Québec. C’est un site populaire pour ses activités de fat-bike durant l’hiver. Pour la première fois, la pluie s’invite sur la course. Les trombes d’eau s’abattent sur le domaine et lui donnent des allures de jungle amazonienne.
La carcasse d’avion coincée entre les arbres y est sûrement pour quelque chose. De longues montées raides attendent les riders, pourtant, il faut souffrir un peu avant d’attaquer les belles descentes telles que la Kamasutrail ou la Super S ! Une épreuve bien courte mais intense qui laissera cependant le temps au soleil de réapparaître pour l’arrivée !
Lac Beauport, le retour ! Nous avions descendu la Viking et exploré la Raph (en hommage au champion du monde de relais mixte canadien Raphaël Gagné) en ce début de séjour avant que la course ne débute ! D’entrée de jeu, le départ est rapide, votre serviteur se donnera même la peine de faire le holeshot et de mener la course sur les premiers kilomètres.
La première partie est très ludique, de nombreux virages s’enchaînent au pied du mont du Domaine. Une grande piste de quatre kilomètres emmène dans la seconde partie, beaucoup plus difficile, ponctuée de montées courtes mais très raides qui font mal au cardio. Nous faisons aussi le tour de la montagne des Ormes en suivant des singles canadiens typiques : petits modules de bois, sauts, le tout entre sapins et fougères.
Etape 6 – Shannahan
Shannahan est située à une heure et demie de Québec, au nord-ouest. C’est l’un des spots emblématiques de la région. Programmée au sixième jour de notre aventure, cette étape a un certain goût de récompense, un peu comme un dessert frais. Le départ est donné sur une grande piste que nous roulons le temps de nous échauffer. Mon départ est prudent. Le profil de l’étape est descendant et ne comporte qu’une véritable bosse, au kilomètre vingt-sept, où une montée de quatre kilomètre fera office de montée chronométrée avant de basculer directement dans la descente chrono de deux kilomètres.
La première partie est sublime, les chemins s’enchaînent à une vitesse folle, tandis que nous longeons la rivière Neilson. Au fur et à mesure que nous progressons, le tracé devient de plus en plus technique et présente de grandes dalles de pierre (rendues quelque peu glissantes par les pluies de la veille), ainsi que des montées courtes et raides où la traction est primordiale. On en prend plein la vue. Les virages relevés s’enchaînent, les trails sont rapides et ludiques, l’on peut mettre de l’angle sans arrière-pensée. C’est au pied du « Timed ascent » du jour que l’orage se fait entendre, là, juste au-dessus de ma tête, avec un « boum! » assourdissant. Il est temps d’en finir, j’accélère le rythme, et même s’il ne pleut pas encore, je sens le taux d’humidité grimper fortement. La montée chronométrée n’est pas très raide, mais elle est longue. On ne peut que saluer les efforts d’aménagements effectués dans l’Aurore, avec de très nombreuses passerelles en bois, qui rendent le dévers praticable. La boue laissée par les averses de la nuit n’est finalement pas une difficulté.
Etape 7 : Sentiers du Moulin
Lac Beauport, 3e arrêt du séjour. Pour ne rien vous cacher, on ne s’en lasse pas, tant la qualité des singles est grande. Au programme de cette dernière et ultime étape du QSE 2018 : dix-neuf kilomètres de plaisir dans un réseau de chemins d’exception.
Passerelles, berms, montées techniques, descentes rapides et cassures, l’étape se veut complète, tel un véritable bouquet final !
Comme d’habitude un petit repas est servi à l’arrivée de tous les participants. Le staff remet la fameuse médaille du QuéBiker aux riders sitôt la ligne d’arrivée franchie.
Alors quid du QSE ? Sans hésitation, nous serions prêt à y retourner dès l’année prochaine. À aborder en famille, entre amis ou même seul, vous êtes sûr de repartir avec de belles images plein la tête et une tonne de nouveaux amis. L’esprit de compétition ne concerne finalement que les premiers, au niveau Elite, quand les moins rapides se battent contre eux-mêmes pour venir à bout de ce beau défi qu’est le Québec Singletrack Expérience. Pour résumer, c’est avant tout un événement premium soigneusement organisé, à la logistique bien huilée, et qui séduit, que vous soyez coureur ou juste passionné de vélo.
Par Paul Foulonneau.
Pour en savoir plus : https://quebecsingletrack.com

























