Santa Cruz Bronson & 5010, Juliana Roubion & Furtado: ils sont de retour
Par Paul Humbert -
Santa Cruz lève le voile sur deux modèles iconiques de sa gamme fraîchement remodelés : le Bronson et le 5010. Le premier s’adresse aux pratiquants d’enduro quand le second est plus orienté vers l’all-mountain et la polyvalence. L’un comme l’autre sont équipés de roues de 27,5 pouces. Dédiée au femmes, Juliana lance ses déclinaisons des mêmes vélos, baptisés Roubion et Furtado. Avant notre prise en main réalisée en Lozère sur les terres de Romain Paulhan, découvrez les vélos en détails :
Santa Cruz a fait le choix de séparer sa gamme féminine et de la développer sous le nom Juliana. Si les noms changent, les vélos restent identiques à quelques différences près : les points de contacts que sont la selle et le poste de pilotage. On retrouve également des réglages d’amortisseurs adaptés dans la gamme Juliana.
En action sur nos photos, vous retrouverez Romain Paulhan qui nous a guidé sur ses terres de Lozère, Loïc qui se charge des marques en France et Bérengère Boës, ambassadrice Juliana et surtout contributrice régulière de votre média préféré.
Santa Cruz Bronson & Juliana Roubion
C’est donc un sacré lifting que le vélo se paye et on retrouve immédiatement la silhouette du Nomad et une paire de roues de 27,5 pouces. Avant de découvrir le vélo, rien ne nous laissait pencher dans une direction ou une autre question taille de roues. Le Hightower LT, conçu comme un gros All-Mountain, a su séduire les enduristes de la marque et le Nomad présenté l’année dernière s’occupait des riders ayant des ambitions plus poussées quand il était question de descente. Au milieu, le nouveau Bronson pouvait se faire une place et c’est finalement très proche du Nomad qu’il vient se positionner.
Pour les amateurs des pratiques qu’on peut qualifier « d’enduro », Santa Cruz offre désormais deux options : le Hightower en 29 pouces et le Bronson en 27,5 pouces qui se veut plus « fun » et plus adapté à certains marchés.
Côté fiche technique, on retrouve un Bronson (et un Roubion) qui développe 150mm de débattement à l’aide d’une nouvelle déclinaison du système de suspension VPP présenté l’été dernier sur le Nomad. Le triangle arrière est toujours relié à l’avant par deux basculeurs, un haut et un bas, et la marque ajuste les points de pivot en fonction du programme du vélo pour qu’une cinématique très similaire puisse correspondre à toute une gamme de vélo.
Dans le cas de ce Bronson, le basculeur bas est imposant et vient s’ancrer profondément dans le triangle avant. On imagine que les contraintes de rigidité sont prises en compte. Sur ce dernier basculeur, on repère un « flip chip » qui permet de faire évoluer la géométrie sur deux positions. Pour réaliser cela, il est toutefois nécessaire de déloger l’amortisseur, mais rien de tout cela n’est insurmontable, même sur les sentiers.
Là où Santa Cruz ouvre la porte du « fun » et rend très accessible ses vélos en terme de pratique, c’est en laissant la possibilité d’installer des pneus 27,5 Plus de grosse section. On peut ainsi monter jusqu’à une section de 2.8 pour un maximum de grip.
C’est comme option que cette solution est proposée puisque Santa Cruz adapte la largeur des jantes livrées avec le vélo. Comptez 30mm pour une monte classique et 35 ou 37mm de largeur interne pour les pneus Plus (livrés en section 2.6).
Côté géométrie, le Bronson s’allonge de 15mm sur chacune des 5 tailles (XS à XL). Il s’abaisse également et s’ouvre à l’avant. En ajustant la géométrie à l’aide du flip chip, l’angle de direction passe de 65,1 à 65,4 degrés.
Le reach en taille M est de 438,5mm, les bases affichent 429mm. Il est probable que le Juliana Roubion ne soit pas commercialisé dans les plus grandes tailles.
Côté construction, la marque intègre de plus en plus ses câbles et gaines, un souci d’intégration et d’esthétique qui pourra faire grincer des dents certains mécanos.
Le cadre est protégé sous son tube inférieur par deux pièces en caoutchouc. Un petit garde boue vient également protéger l’amortisseur, comme sur le Nomad.
Un montage d’un amortisseur équipé d’une bonbonne (Piggyback) est possible. L’amortisseur à ressort n’est lui pas supporté car ce qui va différencier le Bronson du Nomad, c’est notamment le triangle arrière et le fait que les bases et les haubans sont reliés par un nouveau tube en carbone, pour accentuer la rigidité du vélo.
Côté montages, une fourche de 160mm de débattement équipe les Bronson et Roubion.
Des disques de 200mm à l’avant et 180mm à l’arrière sont utilisés pour le freinage et deux coloris sont disponibles sur le Bronson (gris ou bleu) quand un coloris est proposé sur le Juliana Roubion.
Depuis l’année dernière, Santa Cruz propose ses roues en carbone sur différents montages. Ces derniers sont au nombre de 4 sur la finition CC (avec un cadre plus léger grâce à une finition carbone plus haut de gamme) et compris entre 7399€ et 9999€. Les montages « C » sont proposés entre 4699€ et 6699€.
Autre bonne nouvelle, deux montages en aluminium seront proposés aux tarifs de 3899€ et 4899€. Le kit cadre aluminium est commercialisé à 1999€ quand le kit cadre « CC » s’affiche à 3499€.
Chez Juliana, on retrouve trois montages CC pour le Roubion (7399€, 8599€, 9999€), deux montages « C » (4699€, 6699€), un montage Alu (3899€) et deux kits cadres au même prix que le Bronson.
Avant notre prise en main, découvrez la vidéo de lancement du Bronson de la marque :
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Santa Cruz 5010 & Juliana Furtado
Plus léger, plus polyvalent, le 5010 occupe également une place de choix dans la gamme Santa Cruz. Pour ses employés, il est synonyme de fun sans trop de prise de tête. Sacré programme.
Le 5010 vient se positionner en grand frère du Tallboy, avec des capacités décuplées et un petit côté « fun » entretenu avec le choix des roues de 27,5 pouces.
Le vélo développe 130mm activé par, lui aussi, une cinématique VPP. Différente du Nomad, elle reprend une forme plus traditionnelle, comme celle qu’on connait sur les Hightower ou le Tallboy.
Le cadre est toujours conçu pour accueillir des roues de 27,5 pouces et, là encore, Santa Cruz offre la possibilité de monter de gros pneus, jusqu’à 2.8 en optant pour des jantes de largeur interne plus grandes à la commande (27 ou 37mm).
Sur le 5010, le Furtado comme sur le Bronson et le Roubion, les cadres sont garantis à vie, tout comme les roues Reserve de la marque.
Là encore, on retrouve un « flip chip » qui permet de faire évoluer la géométrie. Ce dernier est plutôt conçu pour s’adapter aux tailles de pneus différentes mais Santa Cruz prend en compte les riders qui « joueront » avec cet outil pour adapter le vélo à leurs envies.
Côté géométrie justement, le reach affiche 436,8mm en taille M et en position basse. Les bases mesurent 425,5mm et l’angle de direction passe de 66,2 à 65,5 degrés quand on joue avec le Flip Chip. La hauteur du boitier de pédalier évolue également sur 4mm. Les grandes tailles ne sont pas oubliées, comme ici avec un modèle en taille XL.
À l’instar du Bronson, le 5010 s’allonge de 15mm sur toutes les tailles. Les proportions des vélos sont bien en phase avec les tendances actuelles et on grimpe au guidon des vélos en se sentant comme à la maison : ni trop court, ni trop long.
Là encore, on retrouve 5 tailles, deux couleurs chez Santa Cruz et une couleur chez Juliana avec le Furtado.
Le 5010 se décline en aluminium et en carbone (kits cadres à 1999 et 3099€). Trois montages alu sont disponibles (3199, 3699, 4699€), trois montages « C » sont proposés (4499, 5199, 6399€) et trois montages très haut de gamme CC sont commercialisés (7099, 8299, 9699, 9699€).
Chez Juliana, on retrouve les deux mêmes kit cadres, deux montages Alu (3199, 3699€), les trois mêmes montages C et trois montages CC (7099, 8299, 9699€).
Plus d’infos et montages complets sur le site de la marque : https://www.santacruzbicycles.com/fr-FR
Vous l’aurez compris, en présentant ces deux nouveaux modèles en 27,5 pouces, Santa Cruz réaffirme sa confiance dans la taille de roue et considère qu’une cohabitation est possible avec le 29. C’est en Lozère que nous avons eu l’occasion de prendre en main le nouveau Bronson et le 5010.
Si les géométrie et les programme sont différents, le message que la marque souhaite véhiculer est assez similaire : on peut aller vite et se faire plaisir. Sans opposer des arguments qui iraient en faveur d’une taille de roue ou d’une autre, nous avons eu l’occasion d’essayer les machines sans a priori ou autre tentative de bourrage de crâne.
Santa Cruz Bronson
C’est d’abord sur le Bronson que nous nous installons. Nous disposons d’un modèle CC équipé d’un montage XO1 et des roues Reserve en carbone et de pneus de section traditionnelles. Nous sommes aujourd’hui assez familiers de ces roues et on peut se concentrer sur la machine.
Sur un montage à près de 9000 euros, il n’y a (heureusement) rien à jeter et le vélo offre tout ce qu’on peut attendre de lui côté équipement. La prise en main est elle est aussi très facile et on est sincèrement curieux au moment de grimper sur la bête. Chez qui est-ce que le Bronson puise son inspiration ? Du côté du Nomad comme sa cinématique laisse à penser ou du côté du Hightower plus polyvalent ?
Là où il n’y a aucun doute, c’est dans la place que le Bronson se (re)fait dans la gamme. En descente, il prouve dès ses premiers mètres d’excellentes capacités qui ne feront rougir aucun vélo d’enduro moderne et, quand il est question de pédalage, on retrouve le dynamisme et la facilité qui manque au Nomad et qui fait partie de l’ADN du Hightower LT. Il est rare que nous ayons senti le besoin d’aller bloquer l’amortisseur, la majorité des montées ont été réalisées en mode « tout ouvert ».
La fourche Fox Float Performance Elite de 160mm est équipée de la cartouche Fit Grip 2 et permet une belle amplitude de réglages pour venir chercher du grip et du contrôle tout au long de la course. Derrière, l’amortisseur RockShox offre beaucoup de grip en début de course et vient ensuite se poser un petit peu plus pour offrir un beau dynamisme au vélo, ce qui le booste pendant les changements d’angle et au moment des impulsions. La course de l’amortisseur est ensuite plus continue et on va plonger dans le débattement quand la vitesse augmente.
On se retrouve avec un vélo qui n’est vraiment pas sans rappeler le Nomad mais avec une vivacité nettement supérieure. C’est justement cette vivacité, combinée à une bonne rigidité du châssis et à un beau grip qui permet à première vue au Santa Cruz Bronson de retrouver ses lettres de noblesse dans la gamme. Le Nomad aura pour lui la capacité à aller se rapprocher des vélos de descente dans son comportement encore plus sécurisant et engageant.
Quant à la question de la taille de roues, on l’oublie vite quand on s’amuse et si nous sommes assez convaincus par des machines à grandes roues et par le comportement du Hightower LT en 29 pouces, on ne pourrait pas y voir un défaut sur ce Bronson qu’on espère retrouver très vite pour un test prolongé.
Santa Cruz 5010
Le 5010, c’est le « petit » vélo qu’on a envie de garder chez soi pour s’amuser un peu partout. Voilà le message que souhaite faire passer Santa Cruz et après quelques petites heures à son guidon, on voit mal comment contredire la marque.
C’est encore sur un modèle haut de gamme X01 que nous grimpons. Des pneus de section 2.35 sont montés sur des roues Reserve de 27mm de largeur interne. L’amortisseur est ancré sur la position basse du flip chip.
On est vite à l’aise sur le vélo, et après avoir sauté du Bronson, on oublierait presque que la machine a nettement moins de débattement. C’est dans les grandes lignes droites caillouteuses et rapides des gorges du Tarn qu’on se fait rappeler à l’ordre. Le 5010 s’assied un peu moins que son grand frère mais une fois ce paramètre intégré, le fun est au rendez-vous.
Bien légère et rigide, la machine se place dans un mouchoir de poche. Les épingles sur avalées et on repart comme jamais en sortie. On ressent vite les origines du vélo qui vont puiser du côté de ses grand frères plutôt que du côté des « petits vélos » (même si le TallBoy s’est également révélé comme une très bonne surprise).
Au pédalage, le 5010 est assez redoutable et là encore, on va chercher le jeu et les petits challenge. L’expérience fut assez courte mais l’avant-goût qu’on en garde nous a donné l’eau à la bouche.
On s’imagine vraiment partir de longue heures au guidon du vélo, se promener, découvrir, jouer. Comme pour le Bronson, on aimerait découvrir ce 5010 avec des roues de 29 pouces mais rien ne s’est mis en travers de notre chemin pendant notre prise en main de ce modèle.
Pour les performances plus poussées de la machine, il faudra encore passer du temps à son guidon mais Santa Cruz et Juliana, par extrapolation, semblent avoir misé sur le fun avec deux excellentes machines pour cet été 2018 !
Plus d’infos sur le site de la marque : https://www.santacruzbicycles.com/fr-FR
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