Test Ride #24 | Gants Racer, kit de réparation Sendhit et gonfleur Bosch

Par Léo Kervran -

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Test Ride #24 | Gants Racer, kit de réparation Sendhit et gonfleur Bosch

C’est désormais une tradition bien établie : Vojo vous propose régulièrement des trios de tests concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo.

Découvrez-les en cliquant sur les liens ci-dessous >>>

Gants Racer Digger : confort à revoir

Les gants, c’est la spécialité de Racer. Si l’offre vélo n’a été lancée que récemment, en 2015, les premiers produits (d’abord pour le ski, puis la moto) remontent à 1927 ! La marque est aujourd’hui présente dans de nombreuses activités et sa gamme vélo compte maintenant 9 modèles, dont ces Digger, qui représentent le haut de gamme et veulent concilier protection et ventilation. Nous les avons testés, voici notre avis :

Enfin, pour compléter ces renforts, on retrouve deux petits éléments en plastique dur sur la première phalange de chaque doigt, une solution classique et bien connue sur ce type de gant.

En revanche, les deux phalanges distales sont laissées nues ou presque, tout comme la majeure partie du dos de la main et du pouce. Racer a en effet choisi un mesh très fin et respirant pour ces zones moins exposées en cas de chute, afin de conserver un bon niveau de ventilation même en plein été. C’est également un mesh, encore plus fin et aéré que le précédent, que l’on retrouve entre les doigts.

La paume est en Clarino, un cuir artificiel inventé en 1965 par la firme japonaise Kuraray Co. et plébiscité sur les gants milieu-haut de gamme de vélo pour sa respirabilité, sa résistance et sa capacité à rester souple même lorsqu’il est mouillé. Des bandes silicones sont placées sur l’index et le majeur pour assurer une bonne adhérence sur les leviers de freins, mais l’extrémité de l’index reste en tissu pour assurer un bon contact avec les écrans tactiles des smartphones et compteurs.

Le côté du pouce est recouvert d’un tissu microfibre pour absorber la sueur lorsque l’on s’éponge avec le dos de la main par temps chaud. Par ailleurs, un renfort sous la forme d’une surépaisseur de Clarino protège la couture entre le pouce et l’index, souvent soumise à de fortes contraintes puisqu’elle fait le tour du cintre et frotte contre la poignée. Enfin, et c’est là la seule petite fausse note à notre goût, Racer a opté pour une classique fermeture à scratch au niveau poignet. On aurait préféré un simple manchon élastique, sans scratch ou autre système particulier de fermeture. C’est plus confortable et si c’est bien fait, cela n’affecte ni le maintien ni la facilité d’enfilage.

La finition de l’ensemble est excellente et parfaitement en accord avec le positionnement haut de gamme. La durabilité est également au rendez-vous puisque même après plusieurs mois de test et les chutes qui vont avec, les deux gants sont toujours en parfait état. Mention spéciale aux bandes en silicone, qui ont trop souvent tendance à se décoller chez la concurrence mais qui restent ici bien en place.

L’équilibre ventilation – protection est bien géré, les Digger sont un peu plus chauds que des gants légers sans aucune protection mais cela reste acceptables et les différents éléments de renfort remplissent bien leur office. Nous avons particulièrement apprécié les deux pads en D3O sur la paume, qui protègent à la fois la main et le gant (des déchirures) lorsque les mains raclent un peu le sol.

En revanche, le confort général pourrait être amélioré. C’est d’abord une couture qui nous a posé problème, celle entre le mesh et le cuir qui abrite le D3O sur le dos de la main. Elle est placée juste au niveau de l’articulation entre les métacarpes et les phalanges et rigidifie sensiblement le gant, alors qu’on a précisément besoin de souplesse à cet endroit. Après plusieurs lavages pour « casser » ce point dur c’est un peu mieux mais ça reste moins agréable qu’un gant sans couture à cet endroit.

Toutefois, ce problème est presque négligeable en comparaison de celui posé par les pads en D3O sur la paume. Relativement épais et rigides, ils se transforment rapidement en points de pression dans les descentes et entraînent des douleurs assez marquées, notamment pour celui situé à l’opposé du pouce. C’est comme rouler avec un cintre trop rigide et à l’angle inadapté ou mal réglé et il n’y a pas besoin de faire des milliers de mètres de dénivelé pour s’en apercevoir, c’est sensible dès que la descente dépasse les 2-3 minutes. Protéger les mains, c’est bien, mais cela ne doit pas se faire au détriment du confort. En effet, c’est difficile de protéger lorsqu’on reste sur l’étagère parce qu’on fait mal aux mains…

Verdict

Les Racer Digger tiennent parfaitement leur promesse de concilier ventilation et protection, le tout dans une enveloppe très bien finie et résistante. Malheureusement, ce tableau est terni par des choix de conception qui dégradent de manière sensible et durable le confort, rendant ces gants très difficiles à porter dans les activités engagées pour lesquelles ils sont conçus. Espérons que la marque saura corriger le tir sur une prochaine version car en dehors de ce défaut, leurs performances générales font des Digger de très bons gants haut de gamme pour l’enduro et la descente.

Racer Digger

49,95 €

70 g (la paire)

  • Protection de la main
  • Solidité (notamment de la paume)
  • Fonctionnent bien sur les écrans tactiles
  • Qualité de finition
  • Prix un peu élevé
  • Manque de souplesse sur l'articulation métacarpes-phalanges
  • Fermeture par scratch
  • Renforts paumes trop rigides qui donnent mal aux mains

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : racergloves.com

Kit de réparation Sendhit Scratch Cover : adieu les rayures

Lancé fin 2019 par Sendhit, une petite marque basée dans les Alpes-Maritimes, le Scratch Cover est un kit de réparation pour plongeurs (fourche, amortisseurs, tige de selle télescopique) abîmés. Est-ce efficace ? Nous l’avons testé.

Le kit, très complet, peut être divisé en 3 parties :

  • Le nécessaire pour préparer la fourche, avec une petite lime et 5 lingettes nettoyantes
  • Le matériel de réparation proprement dit, avec un flacon de résine (noire ou transparente, au choix), un autre de durcisseur, 5 mélangeurs gradués, 5 pipettes et une paire de gants
  • Les produits de finition, c’est-à-dire une cale de ponçage, 10 feuille de papier abrasif extra-fin et un petit pot de pâte à polir

La notice, claire et simple à comprendre, est elle aussi divisée en 3 étapes (préparation / application de la résine / ponçage et polissage). Des vidéos sont également disponibles, sur le site de la marque ou en scannant un QR Code situé au dos de la boîte.

La préparation du plongeur consiste, après l’avoir nettoyé avec une lingette, à ébavurer avec la lime et une goutte d’huile de chaîne la rayure ou l’impact pour effacer toute sur-épaisseur par rapport au reste du plongeur. Cette étape n’a pas été nécessaire sur la fourche qui servi de « cobaye » pour ce test, les rayures étaient déjà « propres ».

Une fois le plongeur prêt, on sort ses outils de chimiste en herbe et on passe à la réalisation du mélange qu’on appliquera sur les rayures. Après avoir bien secoué les deux flacons, il faut d’abord verser 1 mL de résine dans le mélangeur puis 0,5 mL de durcisseur et bien mélanger le tout pendant 3 minutes avec la pipette. Cette étape est essentielle pour la suite, il ne faut donc pas hésiter à bien racler les bords du mélangeur et à alterner les sens de rotation pour obtenir un mélange parfaitement homogène.

Avec la pipette, on vient ensuite appliquer le mélange sur les rayures. Attention, moins il y a de résine en excédent et plus le ponçage sera facile derrière. Il faut répéter l’opération quelques fois avant de trouver le bon dosage, mais heureusement, la résine ne sèche pas instantanément et on peut facilement l’enlever avec une lingette pour recommencer. Le millilitre de produit est (très) largement suffisant pour réparer un plongeur très abîmé avec des rayures profondes, la plupart du temps quelques gouttes suffisent. C’est d’ailleurs dommage car on a l’impression de gâcher la plus grande partie du produit, même si ce n’est que 1,5 mL et un mélangeur.

Lorsque tous les impacts sont rebouchés proprement, on… attend. Sendhit annonce un temps de séchage de 6 à 8 h pour la résine, selon les conditions de température et d’humidité (plus c’est chaud et sec, plus ça sèche vite). Il faut que la résine ne marque plus sous la pression d’un ongle pour pouvoir passer à la dernière étape. Dans notre cas, la fourche a patienté dans une cave relativement sèche à environ 17°C et il fallu attendre 8h.

Pour poncer la résine, on dépose une goutte d’eau sur la résine, on enfile une feuille de papier dans la cale en mousse prévue à cet effet et on fait glisser l’ensemble sur la rayure, dans le sens du plongeur et sans appuyer jusqu’à ce qu’on ne sente (au doigt) plus de différence avec le reste du plongeur. C’est très facile à faire et nous n’avons pas abîmé le plongeur dans l’opération, mais on notera tout de même que la feuille de papier abrasif finit par sortir de la cale au bout d’un moment, ce qui signifie qu’il faut ensuite la tenir en place avec un ou deux doigts. L’idée de la cale en mousse qui pince la feuille n’est pas mauvaise mais elle nécessite encore un peu de travail pour être parfaite.

Enfin, il ne reste plus qu’à polir la résine avec un peu de pâte et un chiffon doux pour lui donner un aspect brillant similaire au reste du plongeur. Comme on peut le voir sur cette photo, sur notre fourche le rendu n’est pas parfait et les impacts, quoique plus discrets, sont encore visibles, mais au toucher il n’y a plus aucune différence avec le reste du plongeur. Le défaut de finition peut venir de notre manipulation (difficile d’être parfait dès le premier essai) ou des impacts et rayures de notre fourche, très superficiels et qui n’avaient besoin que de très peu de résine pour être comblés.

Verdict

Simple à utiliser et efficace, le Sendhit Scratch Cover fait parfaitement ce qu’on lui demande. Seule la finition pourra ne pas être complètement identique à celle d’origine, mais ce n’est que d’ordre esthétique, sur le plan fonctionnel le résultat est excellent et c’est l’essentiel. Reste à voir ce que cela donnera sur le long terme, nous ne manquerons pas de mettre le test à jour lorsque nous aurons un peu de recul sur ce sujet. La marque annonce que les deux flacons suffisent pour 5 réparations (d’où les 5 pipettes et mélangeurs). De quoi voir venir, rayer un plongeur est possible mais c’est loin d’être le problème le plus courant en VTT. C’est aussi intéressant sur le plan financier puisque cela revient à moins de 8 € la réparation alors qu’un changement complet de plongeur peut facilement coûter plusieurs centaines d’euros (quand c’est possible)…

Sendhit Scratch Cover

39,90 €

N/A

  • Kit très complet
  • Instructions claires et faciles à suivres
  • Efficace sur le plan fonctionnel
  • Prix
  • Pas évident d'avoir un aspect visuel parfait
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : sendhit.net/fr

Pompe sans fil Bosch EasyPump : gadget, mais pratique

Une pompe à vélo Bosch ? Le géant allemand se diversifie dans le milieu du vélo et s’attaque maintenant au gonflage de nos pneus mais d’une façon bien à lui… c’est-à-dire avec un moteur. Voici l’EasyPump, une petite pompe sans fil qui se veut le complément idéal à une pompe à pied, plus simple à transporter et parfaite pour faire l’appoint avant d’aller rouler. Nous l’avons testée :

Sur le plan technique, l’EasyPump dispose d’embouts pour s’adapter aux valves Presta, aux valves Schrader et aux… ballons ou bouées, d’une petite LED pour éclairer la zone de la valve si besoin et d’une pression « référence » réglable par incrément de 0,05 bar, 0,5 psi ou 5 kPa selon l’unité choisie. Pour accéder plus facilement à la valve et éviter de l’abîmer (surtout pour les Presta), la tête de la pompe est montée sur un flexible. La pression maximale est de 10,3 bars et le rechargement se fait via un port USB-C situé au bas de l’appareil.

A l’utilisation, il ne faut pas confondre la Bosch EasyPump avec une véritable pompe à pied. Ici, il faut bien 5 secondes (dans le meilleur des cas) pour gagner 0,1 bar et on oublie complètement l’idée de faire claquer un pneu tubeless. L’outil est plutôt à considérer comme un manomètre amélioré, un produit qui permet de vérifier sa pression au dernier moment et de faire l’appoint facilement si nécessaire.

Pour le reste, la prise en main est très facile et l’ensemble fonctionne bien. L’angle de 30° entre la poignée et l’écran permet de lire facilement ce qui est indiqué dessus et le fonctionnement par « pression référence » (on définit la pression souhaitée et l’EasyPump gonfle automatiquement jusqu’à l’atteindre, sans avoir besoin de maintenir le bouton) ne pose aucun problème. L’autonomie de la batterie paraît correcte, elle ne durera certainement pas 6 mois si on utilise l’EasyPump plusieurs fois par semaine, mais elle permet largement de gonfler plusieurs pneus.

Et les autres applications ? Bosch annonce une certaine polyvalence pour son produit, en le présentant notamment comme capable de gonfler des pneus de voiture. C’est effectivement envisageable, mais vu le temps que cela prend déjà pour un pneu de vélo, il faudra faire preuve de patience et avoir une batterie bien chargée.

Verdict

La Bosch EasyPump n’est pas un accessoire essentiel dans un garage, surtout si vous avez déjà une ou plusieurs bonnes pompes et un manomètre fiable. Néanmoins, son fonctionnement extrêmement simple et sa précision en font un outil d’appoint intéressant. Elle ne remplacera pas une grosse pompe à pied pour certaines applications précises, mais c’est un bon complément « mobile », à laisser dans son sac d’affaires de vélo pour toujours l’avoir au départ d’une sortie ou d’une course pendant que la pompe à pied, plus lourde et plus encombrante, reste à la maison.

BoschEasyPump

70 €

430 g (poids constructeur)

  • Simple à utiliser
  • Moins encombrant qu'une pompe à pied
  • Précision
  • Un peu lent à gonfler (environ 5 s pour 0,1 bar)
  • Débit pas assez important pour faire claquer un pneu tubeless

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : bosch-diy.com

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Par Léo Kervran

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