Test Ride #3 : ION / Abloc / Nukeproof

Par Paul Humbert -

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Test Ride #3 : ION / Abloc / Nukeproof

Vojo vous propose désormais régulièrement des trios de tests courts et concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo. 

Test Ride | Chaussures ION Rascal 

ION est arrivé sur le marché de la chaussure assez récemment en présentant les Rascal lors de l’Eurobike en 2016. C’est le marché des chaussures typées « enduro » que la marque a investi dans un premier temps. Retour sur une année passée avec les chaussures ION Rascal aux pieds : 

Un test de chaussure commence en glissant le pied à l’intérieur. L’expérience ne pouvait pas mieux commencer car avec un pied assez large, on se sent très bien dans ces chaussures. Le serrage est facile et assez uniforme grâce à la bande velcro qui appuie sur tout le long du pied sans exercer une pression uniquement sur le haut. Au niveau du talon, ce dernier est maintenu par la forme de la chaussure qui vient le « crocheter » légèrement. La semelle est plutôt réussie puisqu’en plus d’épouser la forme du pied, elle offre un petit amorti supplémentaire au niveau du talon. Les ION Rascal ne sont pas les chaussures les plus légères du marché, mais ce n’est pas le but recherché par la marque. Au pédalage, on retrouve suffisamment de rigidité pour transmettre la puissance sans perte et, surtout, on reste bien droit sur ses appuis. La semelle est relativement haute. Le confort est présent en toutes circonstances et nous n’avons jamais eu besoin de resserrer les chaussures. Côté protection, l’ION Rascal protège nos orteils et l’avant de la chaussure est un véritable pare-choc. Ayant tendance à pédaler avec les talons légèrement vers l’intérieur, on trouve assez pertinente la construction sans couture apparente. Cela facilite également le nettoyage et permet une meilleure étanchéité. Du côté des cales, il est facile de les positionner, la zone de réglage est bien large et peu profonde, ce qui aide au clipsage de la majorité des pédales. La zone d’appui du pied est bonne et on reste facilement au contact des pédales.

Après une année sans les ménager, les ION Rascal ont plutôt fière allure. Les zones latérales extérieures très sensibles aux frottements ne présentent presque aucune marque, l’avant de la chaussure reste bien maintenu par son « pare-chocs » et la semelle est encore en très bon état. Le velcro de serrage a tendance à « rebiquer » avec le temps, cela cassera légèrement votre recherche d’aérodynamique, mais ça n’ira pas beaucoup plus loin. On ne compte pas le nombre d’heures passées à marcher et à crapahuter avec ces chaussures (pour aller capturer les photos qui abreuvent vojomag.com)  et la semelle offre un très bon grip combiné à une surprenante souplesse de la chaussure au moment de marcher. C’est rarement synonyme de bonnes performances au pédalage, mais les ION Rascal réussissent le test. C’est à l’intérieur de la chaussure que l’épreuve du temps est la plus marquée. Les mousses et la semelle se tassent un petit peu et le maintien au niveau de l’arrière du pied devient un petit peu moins bon. Rien de dramatique, il suffit de resserrer un petit peu la chaussure. Quand le temps est mauvais et le terrain boueux, les ION Rascal sont une bonne barrière, jusqu’à un certain point. Une petite pluie ne suffira pas à tremper vos pieds. En revanche, passé un certain cap, les chaussures ne seront plus étanches et mettront un petit temps à sécher. Au niveau du nettoyage, ION évite les coutures et c’est une bonne chose, on les brosse facilement… à l’exception des lacets qui sont finalement assez difficile à nettoyer.

Verdict

Les ION Rascal se sont révélées comme d’excellentes chaussures pour une pratique proche de l’enduro. Pas des plus légères, elles rebuteront peut-être les compétiteurs les plus exigeants mais elles conviendront parfaitement à la majorité des pratiquants à la recherche d’une paire de chaussure aussi confortable sur le vélo qu’à côté. Sans les ménager, elles ont su résister, et résistent toujours, à une utilisation intensive. Relativement respirantes, elles conviendront à une utilisation toute l’année (sauf conditions extrêmes). Une construction solide et bien pensée, mêlant performance, protection et confort a permis à ION de proposer avec la Rascal une excellente chaussure. 

Plus d’infos sur le site de la marque : www.ion-products.com

TEST-RIDE | Bidon Abloc Arrive S

Il n’est franchement pas facile d’innover dans l’univers peu glamour des bidons de vélo. La société américaine Abloc propose pourtant, avec ses Arrive S et L, quelques innovations intéressantes en termes de design et d’ergonomie. Voyons ce qu’elles donnent à l’épreuve du terrain !

Ces dernières années, les innovations dans le monde du bidon se sont surtout faites au niveau de la fixation, comme chez Fabric et ses « plots » minimalistes, ou encore Fidlock avec son bidon magnétique. Chez Abloc, petite entreprise basée à San Francisco, on a surtout réfléchi à la forme, pour proposer un bidon esthétiquement réussi d’une part, mais aussi pour le faire passer dans des cadres de petite taille et/ou dont la conception laisse peu de place à un bidon. Et ça tombe bien puisque c’est exactement le problème que nous rencontrions avec notre Santa Cruz Nomad 3 en taille M ! Utiliser un porte-bidon et un bidon classique se révèle en effet quasi impossible, la position de l’amortisseur ne laissant que très peu de marge de manoeuvre.

Pour ce faire, les bidons Abloc Arrive S (550ml, le plus petit, testé ici) et L (le grand frère de 710ml) sont profilés tant du côté de la base que sur le dessus. Le but est double : faciliter l’insertion dans le support tout en favorisant la cohabitation du bidon avec le cadre, l’amortisseur ou tout autre élément. Autre détail intéressant, les Arrive n’affichent aucune décoration ni aucun marquage qui pourrait s’altérer au fil des passages dans le porte-bidon et nuire à l’esthétique. La seule touche de couleur vient du bouchon, disponible en 9 couleurs.

Cette absence de déco est une très bonne idée, puisqu’à l’usage on remarque que le bidon se marque assez vite, le brillant d’origine laissant la place à une finition matte faite d’une multitude de griffes. Le nez dessus, ça se voit, mais à distance normale c’est peu perceptible et le design épuré demeure intact, le matériau gris fumé étant du plus bel effet. Premier bon point… Promesses tenues aussi au niveau de la facilité d’insertion et de retrait : la base conique permet effectivement d’augmenter l’angle d’attaque vers le porte-bidon et, une fois qu’on a le coup de main, l’opération se fait naturellement. Le dessus profilé évite quant à lui que le bidon n’entre en contact avec l’amortisseur sur notre Nomad. Pour info, notre test a été réalisé essentiellement avec un porte bidon classique et populaire, le Elite Custom Race, mais attention : la compatibilité avec un porte-bidon optimisé pour l’insertion latérale comme le Elite Cannibal n’est pas aussi bonne, et le maintien est plus qu’aléatoire. Du coup, c’est simple, on choisit un bidon profilé comme celui-ci ou un porte-bidon à ouverture plus large, mais pas les deux en même temps…

La bonne nouvelle c’est que le Arrive, au-delà d’être compact et facile à insérer, est aussi un excellent bidon ! La prise en main est très bonne, le plastique ne donne aucun goût à l’eau et est juste mou comme il faut pour être pressé, tandis que l’embout généreux est agréable en bouche tout en garantissant un flot optimal. Seul (double) bémol : la conception profilée réduit la taille de l’ouverture – ce qui n’aide pas pour y glisser de la poudre de boisson énergétique ou des glaçons – et rogne logiquement sur le volume global du bidon. Au final, on se retrouve avec « seulement » 550ml sur cette version S, ce qui est évidemment mieux que rien et peut convenir pour une petite sortie, mais qui sera bien trop juste pour les virées plus longues ou par temps chaud.

Verdict 

Le Abloc Arrive S est donc une bonne solution pour ceux qui doivent composer avec un cadre étriqué, ou tout simplement pour le pilote qui recherche un bidon au design sobre et épuré qui ne dénaturera pas l’esthétique de son vélo. Cerise sur le gâteau, il s’agit d’un bidon très agréable à l’usage, à défaut d’être généreux en terme de volume embarqué.

Plus d’infos sur le site de la marque : https://www.abloc.com

TEST-RIDE | Pédales Nukeproof Horizon CL

Si Nukeproof produit depuis de nombreuses années des cadres et des vélos complets, la marque a toujours été très forte pour de proposer des accessoires et particulièrement des pédales. Plates dans un premier temps puis « automatiques » depuis début 2017. Nukeproof dévoile ses Horizon CL, compatibles SPD et déclinées avec deux plateformes de tailles différentes : petite (enduro) ou grande (DH). Nous avons roulé pendant des mois avec le modèle le plus grand :

Après une dizaine de mois d’utilisation intensive, il est clair que les pédales Nukeproof Horizon CL sont robustes. La cage en aluminium compte évidemment un certain nombre de griffures mais rien n’est venu endommager le mécanisme, et l’axe et les roulements tournent comme au premier jour, sans aucun jeu. Les picots restent bien en place et s’ils commencent à fatiguer, à l’instar de la cale sous la chaussure, ils n’ont rien d’irremplaçable.

Le système SPD est aujourd’hui bien connu et si la cale est spécifique à Nukeproof, elle s’utilise aussi facilement que les cales SPD standards. On chausse et on déchausse sans souci, à l’exception des moments où le pied et la pédale sont trop chargés en terre. À l’instar d’autres modèles SPD, le point faible de la Nukeproof Horizon CL est probablement son fonctionnement dans des conditions hivernales très difficiles. C’est à ce moment là que la cage, très large, vient en soutien. La plateforme d’appui du pied permet de ne pas rester en déséquilibre et de maintenir un appui solide sur la pédale. La sensation de contrôle est décuplée. La majorité de notre test a été réalisé avec une paire de chaussures Shimano AM7. Une fois clipsé, on reste en contact de la Nukeproof Horizon CL. Les seuls déclipsages intempestifs que nous avons connus étaient dus à de gros chocs sous la pédale. Malgré la taille imposante des Nukeproof Horizon CL, nous n’avons pas rencontré de problème de chocs latéraux.

Verdict 

Avec cette pédale Nukeproof Horizon CL, il faut accepter sa « philosophie », et c’est d’ailleurs assumé par la marque : on s’y sent comme sur une pédale plate. Sans déclipsage intempestif, la pédale permet une grande liberté de mouvement du pied et on est bien en contact avec la pédale, ce qui pourra dérouter certaines personnes mais conviendra aux adeptes des pédales Crankbrothers ou Time de la même catégorie. Le système SPD quant à lui est éprouvé et il s’apprivoise sans souci. Le pied a une belle capacité de mouvement et un ajustement de la tension laisse la possibilité d’affiner son réglage. Solides et accessibles, elle peinent parfois un petit peu dans la boue mais les performances globales sont vraiment bonnes et satisferont les amateurs de gros vélo ou les débutants qui cherchent des pédales sécurisantes pour débuter avec les pédales automatiques. 

Plus d’infos sur le site de la marque : http://nukeproof.com/

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Par Paul Humbert

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