Test Ride #6 : IRC, Selle Italia & Leatt
Par Sam Peridy -
Vojo vous propose désormais régulièrement des trios de tests courts et concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo.
Test-Ride : Pneus IRC Mythos XC 29 » 2018
La marque japonaise IRC a connu un certain succès à la fin des années 90′, avec notamment ses fameux Mythos XC Front and Rear. Si le design différencié pour chaque roue a disparu, la marque compte bien revenir sur le devant de la scène en actualisant ce profil mythique. Nous avons pu mettre la main sur deux des premiers exemplaires produits afin de les mettre à l’épreuve. Verdict après 9 mois de test de ce nouveau IRC Mythos XC en 29×2.25 ».
Le IRC Mythos XC 29 pouces en version 2018 reprend un design qui rappelle le modèle qui était anciennement destiné au montage sur la roue avant. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un dessin, qui se monte simplement dans un sens opposé à l’avant et à l’arrière. A y regarder de plus près, ses crampons centraux sont nettement plus bas qu’avant, au contraire des crampons latéraux, plus prononcés. Clairement destiné à un usage orienté performance, il entend mettre l’accent sur le rendement, sans oublier une certaine polyvalence et une bonne accroche latérale. La version testée ici est le haut de gamme tubeless ready, disponible depuis peu en 29 pouces et en 2.25 de section, à un prix dans la moyenne des pneus haut de gamme, à 60€ pièce.
Sur la balance, bonne surprise : annoncés à 700g, ils ne pèsent en réalité qu’un peu plus de 650g, soit dans la bonne moyenne du segment, et nos deux exemplaires sont au même poids à quelques grammes près, signe d’une belle constance de production. Le montage est très facile. D’une part au niveau des tringles car celles-ci sont assez souples, mais aussi au gonflage en tubeless, qui ne demande aucun effort particulier. Par contre, quand on sort le pied à coulisse, on se rend compte qu’avec 54mm entre crampons à 2 bars, il se rapproche plus d’un 2.1 que d’un vrai 2.25. Même montés sur des jantes en 24mm de large, ils taillent petit.
Avec ses crampons assez bas mais larges et dépourvus de toute strie ou échancrure, on craignait que l’adhérence soit précaire sur certains revêtements, mais il n’en est rien. Et la qualité de la gomme n’y est certainement pas étrangère, car celle-ci se montre d’une grande souplesse et d’une accroche assez phénoménale. La résistance au roulement semble faible, dans la lignée de pneus comme le Schwalbe Racing Ralph, mais avec une polyvalence assez bluffante. Très à l’aise sur le sec et dans la rocaille, il est aussi étonnant de grip latéral à l’avant et de traction à l’arrière sur les rochers et racines humides. Même dans la boue, il s’en tire plus qu’avec les honneurs. Seul regret, le ballon réduit limite son rôle d’amortisseur. Par contre, la carcasse a une souplesse parfaitement dosée, de sorte qu’on peut rouler à 1.4/1.5 bar sans souci (pilote de 75kg) et sans ressentir de flou, tout en ayant un toucher de terrain bien souple et sans rebond désagréable. Mais ces qualités auraient été démultipliées s’ils avaient eu un plus gros ballon.
Pour celui qui cherche un pneu pour toute l’année et qui déteste changer de monte en fonction de la météo, c’est un must. Après 9 mois de test, nous pouvons aussi nous prononcer sur la durabilité et la résistance aux crevaisons. Et là aussi, cet IRC Mythos XC 29 en version 2018 impressionne. Une fois lavé soigneusement, le pneu pourrait presque être remis dans son emballage et vendu comme neuf tant il ne présente quasiment aucune trace visible d’usure après largement plus de 1000 bornes. Dans notre souvenir, c’est du jamais vu sur un pneu orienté performance comme cela. Idem pour les crevaisons : juste une petite perte lente en fin de test, quand le latex était sec et ne jouait plus son rôle, mais les flancs sont comme neufs et les petits triangles de renfort entre les crampons sur la bande de roulement jouent visiblement bien leur rôle contre les épines et autres assaillants venus du sol.
Verdict
Performants, réellement polyvalents, ces nouveaux pneus IRC Mythos XC nous ont surtout épatés par leur résistance et leur durabilité. Rarement nous avons vu des pneus aussi performants qui s’usent si peu, signe que IRC a développé une gomme de très grande qualité. Seul regret, de taille : leur volume d’air réduit et leur section plus proche de 2.1 que des 2.25 annoncés. Dommage, car même si la carcasse offre un très bon toucher de terrain et permet de rouler à des pressions assez basses, on en aurait encore mieux profité si le ballon avait été plus gros. Ils loupent les 5 étoiles de peu pour cette raison, mais pas notre coup de cœur, bien réel pour cette marque et ce modèle qui méritent d’être plus connus.
Plus d’infos : www.sabma.com
Test-Ride : Selle Italia SLR SuperFlow
En fêtant son 120e anniversaire cette année, difficile de présenter Selle Italia, tant leur histoire et leur notorité ne sont plus à faire. Leur gamme de selles est tellement importante qu’il n’est pas toujours aisé de trouver la perle rare. Pour cette fois-ci, nous avons jeté notre dévolu sur un modèle orienté « race», sans pour autant être au sommet de la hiérarchie. En route ou plutôt en selle sur cette Selle Italia SLR SuperFlow.
Ajoutons à cela l’utilisation des rails en titane, et nous obtenons un ensemble léger, et surtout redoutable en terme de confort. Dernier détail qui retient notre attention, c’est la finition cuir Fibra-Tek. Aucune couture n’apparait, comme si l’ensemble était fait d’une seule pièce, du grand art. Ajoutons à cela la petite lingette offerte, qui fera briller votre selle de mille feux, et le tour est joué. Bon, je vous l’accorde, en ces temps très éco-responsables, était-ce bien nécessaire finalement ? Chacun sera en mesure d’en juger, mais cela aide à préserver le lustre de ce produit haut de gamme, au prix public salé : 239,9€. Cela dit, la marque étant très largement diffusée, il est possible de la trouver à moins de 150€ en cherchant un peu.
Deux tailles (S et L) sont proposées sur cette selle Italia SLR Superflow. En ce qui me concerne, j’ai tout de même dû m’adapter un peu à cette dernière (L) avant de bien m’y sentir à l’aise. En effet, les premiers tours de roue m’ont rappelé qu’une selle neuve, qui plus est orientée compétition, demande parfois un peu de patience avant de s’y retrouver. Un centimètre sépare les deux tailles au niveau de la largeur. Sachez que la version small proposera 135 mm dans sa partie large, alors que la version large sera à 145 mm. Les deux modèles restent par contre de longueur identique avec 275 mm. Pour trouver la bonne taille de selle, il vous suffira de passer entre les mains expertes d’un revendeur, pour peu qu’il dispose du « IDMatch », un outil de mesure spécifique aux Selle Italia. Le site de la marque est bien conçu pour cela : tapez votre lieu de vie, et vous serez dirigé directement chez un revendeur agréé, rien de plus facile.
Le parfait « shape » de cette selle permet, même en taille large, de passer facilement derière la selle quand une forte pente négative se fait sentir. Il est clair et évident que la version small devrait être encore plus à l’aise dans cet exercice. Même si je ne suis plus vraiment féru des très longues sorties, il s’est avéré que l’on pouvait rester pas mal de temps en selle sans se plaindre de quoi que ce soit, et certainement pas d’engourdissement de l’entre-jambe. Faire un grand trou au milieu d’une selle n’est pas nécessairement un gage de confort, mais ici c’est le cas. Juger un tel produit est toujours difficile car sa perception reste très personnelle, mais il est clair que, malgré l’agrément qu’elle nous a procuré, ce n’est pas une selle à mettre entre toutes les mains. Ce produit haut de gamme est tout de même destiné à une pratique intensive et à des fessiers bien entraînés, qui pourront aussi tirer profit du bon calage du bassin et des appuis qu’elle procure au pédalage.
Verdict
Après plusieurs mois de roulage, qui plus est en plein hiver, notre selle Italia SLR SuperFlow n’a pas bronché. Si nous avons récemment connu des décollements du revêtements sur des modèles Selle Italia de première monte et plutôt entrée de gamme, ici, la très bonne qualité du cuir et cette finition impeccable ont permis à cette selle de bien passer le temps. Même la déformation si souvent redoutée au centre de la selle ne s’est pas encore fait sentir. Pourtant souvent lavée au jet sous pression, rien ne semble pour le moment perturber ce produit apparemment bien né.
Plus d’infos sur le site de la marque : www.selleitalia.com
Test-Ride : Casque Leatt DBX 3.0 Enduro V2
Apparue en 2005, la marque Leatt est une jeune entreprise Sud Africaine qui a débuté dans le moto cross via ses fameux Leatt Neck Brace, cette minerve conçue pour protéger la nuque en cas de gros impacts. Au fil des ans, cette marque a su développer et surtout se ré-orienter dans le VTT, proposant aujourd’hui un panel de protections comme des genouillères, coudières, sacs, casques et même toute une ligne de vêtements techniques. Pour ce premier test Leatt, nous avons essayé le nouveau casque typé enduro DBX 3.0 enduro V2, avec une mentonnière amovible bien dans l’air du temps.
On dit « presque » car même s’il est certifié et testé selon les normes EN1078 et CPSC 1203, il n’en est pas moins recalé en descente pure avec la norme internationale ASTM 1952. Vous êtes prévenus, si certains d’entre-vous prévoyaient de se présenter au départ d’une course officielle de DH, il y a de grandes chances qu’un commissaire vous interdise le départ ou pire, qu’en cas d’accident grave, vous ne soyez pas « couvert » comme il se doit. Attention donc !
Côté conception, notre casque Leatt DBX 3.0 enduro V2 adopte une coque en polycarbonate suppléée par une couche de mousse EPS (polystirène expensé). Leatt n’utilise pas la technologie MIPS pour augmenter la protection interne, mais un autre procédé permettant d’atteindre un effet similaire. En effet, on retrouve une technologie propre à la marque, le 360 Turbine. Explication : 10 implants bleus plus ou moins souples et à mémoires de forme, sont disposés tout autour du casque au niveau de la boîte crânienne. Ces implants ont pour fonction d’amortir les chocs frontaux ou latéraux, d’éliminer les forces de rotations (parfois plus dangereuses que le choc direct lui-même d’après les instigateurs de ce type de système), et donc de protéger mieux le cerveau en cas d’impact. Bon, désolé, nous n’avons ni frappé face contre terre, ni tapé la tête contre un arbre pour vérifier, mais ce genre de petit « plus » est intéressant.
L’ajustement occipital est super ergonomique, grâce notamment à une finition caoutchoutée parfaitement étudiée pour une utilisation parfois difficile quand il fait mouillé ou avec des gants un peu épais. Pas moins de 23 aérations (18 sur le jet et 5 sur la mentonnière), permmettent une excellente ventilation. On notera aussi la judicieuse fermeture aimentée « Fidlock » tellement pratique à l’utilisation. Deux systèmes d’ attache permment d’ajuster et de fixer la mentonnière. Le premier demande de clipser cette dernière au casque. Le second intervient ensuite en accrochant les deux boucles de fixation, simple et efficace. Enfin, trois tailles sont disponibles sur ce modèle Leatt DBX 3.0 enduro V2, small (51/55), medium ( 55/59) et large (59/63).
Il n’est jamais simple d’essayer un casque et pour cause, tout dépend de la forme du crâne propre à chaque personne. Mais on doit bien vous avouer qu’avec le DBX 3.0 enduro V2, nous avons trouvé le couvre-chef qui nous convient. A peine ajusté, ce casque ne bouge pas d’un poil. Même sans jugulaire, il est bien difficile de le faire osciller, y compris en secouant fortement la tête. Son confort est, selon nous, l’un des meilleurs parmi les « full face » d’enduro que nous avons pu tester. Pas besoin d’ajuster au millimètre ou de serrer de manière forte, ce casque est hyper bien conçu et tient naturellement bien en place. Ses nombreux évents offrent de surcroit une très bonne ventilation. La transpiration ne se fait que très peu sentir, grâce à une évaporation exemplaire.
La très grande mobilité de la visière permet aussi de relever fortement cette dernière. Il en découle une très bonne visibilité, via un champ de vision accru. De plus, il est très facile de déposer le masque juste dessous, lors des longues ascensions par exemple. Un atout non négligeable. Les branches des lunettes passent naturellement entre le casque et la jugulaire. Pas besoin de forcer, ces dernières s’adaptent parfaitement, accentuant encore une fois le confort. S’il est assez facile d’enlever la mentonnière sans enlever le casque, il est beaucoup plus difficile de la remettre de la même manière. Après plusieurs essais, nous avons abdiqué, préférant enlever le casque plutôt que de s’énerver tout seul au sommet de la montagne. D’ailleurs à ce sujet, il n’est pas impossible, voire conseillé, de rouler quasi en permanence avec la mentonnière. La ventilation est telle que conserver cette protection supplémentaire n’est plus vraiment un handicap, même si on apprécie toujours le fait qu’elle soit amovible, ce qui accroît la polyvalence du casque.
Verdict :
Inutile de le cacher, nous sommes tombés sous le charme de ce casque Leatt DBX 3.0 Enduro V2. Il est même devenu difficile de nous en passer. Si ce couvre-chef n’a pas de vocation XC/Trail à la base, il est pourtant très facile de le supporter pendant de longues sorties. Même si l’achat de ce casque représente un budget non négligeable, il n’en est pas moins à double utilisation, et largement dans les prix de ses concurrents directs, Bell et Giro, eux aussi très aboutis mais qui ont trouvé avec ce Leatt un redoutable concurrent.
Plus d’infos sur le site de la marque : www.leatt.com
[summary