World Cup XC #5 | Mont-Ste-Anne : renaissances tricolores au Québec (portfolio)

Grand classique du calendrier, la Coupe du Monde de Mont-Ste-Anne a certes couronné des vainqueurs attendus avec Belomoina et Schurter, mais le difficile et glissant tracé canadien a surtout été le théâtre de belles surprises côté français. Pauline Ferrand-Prevot tout d’abord, qui décroche enfin ce nouveau podium mondial qui se refusait à elle depuis plus de deux ans, mais aussi Stéphane Tempier et Titouan Carod qui nous ont fait frissonner chez les hommes. Voici notre grand portfolio !

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Dames : le sourire retrouvé de Pauline Ferrand-Prevot

Même si c’est Catharine Pendrel qui a porté la première attaque vraiment significative devant son public…

Mais Pauline Ferrand-Prevot n’est jamais restée bien loin et elle a même pris la tête des opérations un moment quand Pendrel a commencé à accuser un peu le coup. Cela faisait depuis 2015 et son titre de championne du Monde conquis à Vallnord, qu’on ne l’avait plus vue à pareille fête.

Après une progression constante cette saison en Coupe du Monde (deux 15e places et une 19e), et malgré une première manche loupée à Nove-Mesto (51e), on sentait depuis cet été que Pauline Ferrand-Prevot était toute proche de son meilleur niveau. Sa performance au championnat d’Europe la semaine précédente l’a prouvé, même si une crevaison est venue anéantir tous ses espoirs. Et aujourd’hui, une seule fille lui résiste encore : Yana Belomoina.

Après un départ prudent, la jeune Ukrainienne a remonté une à une ses adversaires pour pointer en tête à la mi-course et se détacher réellement de Pauline Ferrand-Prevot dans les deux derniers tours.

Derrière les deux héroïnes du jour, Catharine Pendrel a réussi à conserver la 3e place.

Irina Kalentieva et Emily Batty se sont aussi livré une très belle bagarre pour la 4e place, qui a tourné à l’avantage de la championne du Canada qui a réussi à distancer la Russe.

La jeune Anne Tauber, récemment couronnée championne des Pays-Bas, décroche une magnifique 6e place ; son meilleur résultat en Coupe du Monde à ce jour.

Autre nouvelle figure du top 10 et victorieuse à Lenzerheide, la Britannique Annie Last a ici une fois de plus joué aux avant-postes mais elle termine finalement 8e, derrière Tanja Zakelj.

Deux grandes championnes ont en revanche éprouvé de grandes difficultés sur cette épreuve de Mont-Ste-Anne. Annika Langvad, privée de ses vélos perdus par Air Canada et victime de gros soucis de transport qui l’ont épuisée, ne termine ici que 13e. Quant à Gunn-Rita Dahle, elle a aussi été victime de soucis de transport puis d’une chute aux entraînements dont elle s’est relevée avec des côtes froissées. Dans la douleur et malgré pas mal de fautes dans les sections techniques faute de pouvoir tenir correctement le guidon, elle termine 20e, ce qui lui permet de garder la 5e place provisoire du général.

Si Jolanda Neff a préféré ne pas faire le déplacement pour se consacrer à une bonne récupération et à ses entraînements en vue des dernières échéances mondiales (Val di Sole fin août et les championnats du Monde à Cairns début septembre), Mont-Ste-Anne a vu le retour aux affaires de Jenny Rissveds. Après une longue absence due à des soucis familiaux, la championne olympique termine ici à une anecdotique 30e place ; l’important étant de reprendre contact avec la compétition.

Du côté de nos compatriotes, aucune Belge n’avait fait le déplacement et Sabrina Enaux, un peu fatiguée en ce moment et victime, elle aussi, de soucis de bagages qui ne lui ont pas permis de s’entraîner correctement sur le circuit avant la course, termine finalement 29e.

A l’arrivée, Pauline Ferrand-Prevot tombe dans les bras de Yana Belomoina qui ne la devance que de 44 petites secondes.

PFP peut aujourd’hui légitimement regarder l’avenir avec sérénité… et rêver à nouveau de médaille aux championnats du Monde !

Hommes : un essaim français à la poursuite de Schurter

« Un de perdu, dix de retrouvés » : vous connaissez sans doute l’expression… et elle colle pas mal à la situation actuelle côté Français. Car si Nino Schurter règne en maître et a perdu (temporairement) son meilleur rival en la personne de Julien Absalon, il se retrouve encerclé d’une nuée d’autres coureurs français ! S’ils ne sont pas encore vraiment en mesure de l’inquiéter pour la victoire, c’est tout de même très réjouissant de voir des gars comme Tempier, Marotte, Sarrou et Carod venir titiller le maître.

Dès le départ, plusieurs Français pointent en ordre utile aux avant-postes, avec Jordan Sarrou (BH), Maxime Marotte et son beau maillot de champion de France, ainsi que Titouan Carod (BMC) qui encerclent le champion du Monde Nino Schurter. Tout à gauche de l’écran, légèrement en retrait, Julien Absalon prend un bon départ dans le peloton, mais il va se retrouver coincé dans le trafic par la suite et on le retrouve seulement autour de la 40e place à l’issue du start-loop !

Tout devant, c’est un autre coureur BMC, Titouan Carod, qui s’occupe de donner un peu de travail à Nino Schurter. Rares sont les coureurs qui parviennent à jouer directement aux avant-postes comme cela dès leur première année chez les Elites. Assurément, Carod a la stature des plus grands !

Jusqu’à la mi-course, Nino Schurter a beau accélérer le tempo, Titouan Carod lui reste collé aux basques !

Schurter décide alors de temporiser un peu en attendant le bon moment pour porter l’estocade…

… ce qui permet à Marotte, Tempier et Fumic, qui n’étaient pas bien loin, de recoller.

Fumic, déjà très en verve au championnat d’Europe où il a pris la 3e place, décide alors de tenter sa chance. Schurter répond et prend quelques mètres, mais si Manuel Fumic semble capable de suivre, il disparaît ensuite des radars à cause d’un saut de chaîne qui lui fait perdre le contact avec la tête. Il terminera finalement 6e.

Nino Schurter s’envole vers une nouvelle victoire solo, qui se dessine à seulement un tour et demi de l’arrivée.

Un peu plus loin, le nouveau champion d’Italie Gehrard Kershbaumer entame une folle remontée, à laquelle seul son ancien coéquipier Stéphane Tempier va être en mesure de résister. Même le puissant Kulhavy (finalement 8e derrière Flückiger) va passer à la trappe sur ce circuit aux montées raides qui ne lui conviennent pas vraiment.

Nino Schurter s’en va cueillir son 5e succès de la saison, devenant par là même le premier coureur de l’histoire du vtt XC à conquérir autant de victoires d’affilée. Il devance Stéphane Tempier, qui signe un final hyper solide pour aller chercher la 2e place.

Fou de joie, le pilote Bianchi a mis trois ans avant de revenir sur cette deuxième marche du podium qu’il espérait tant. Voilà qui fait en grande partie oublier la déception du championnat d’Europe où un souci mécanique l’a privé de la victoire. Il réalise aussi une très bonne opération au général puisqu’il pointe désormais en 3e position !

C’est au sprint que ça se joue pour la 3e place entre Carod et Kerschbaumer revenu de nulle part. Après quelques coups de pédale, Carod comprend que l’Italien est trop fort et qu’il a laissé trop de forces en début de course lorsqu’il était dans la roue de Schurter. N’empêche, même s’il a longtemps pu rêver de la 2e place, il signe son premier podium en Coupe du Monde dès sa première saison Elite, et cette 4e marche est pleine de promesses.

Un peu plus loin, Maxime Marotte arrive sur la dernière marche du podium. Pas tout à fait remis de ses petits soucis de santé qui l’ont affaibli suite au championnat de France, le pilote Cannondale n’a pas encore réussi à vraiment jouer devant alors qu’on sait qu’il en rêve plus que tout. Il conserve néanmoins solidement sa 2e place au classement général derrière Schurter qui est, lui, mathématiquement assuré de l’emporter.

Jordan Sarrou est le 4e Français à entrer dans le top 10. En ce qui le concerne, c’est la 4e fois de la saison et il s’affirme clairement comme une des références du top mondial. Après avoir joué pas loin de la tête en début d’épreuve, il a un peu payé ses efforts sur la fin pour terminer 9e.

Son coéquipier Victor Koretzky semble aller mieux et a réalisé un excellent départ. Mais quand ce n’est pas le physique qui le retarde sur cette saison 2017 particulièrement compliquée, c’est la mécanique qui s’en mêle. Une nouvelle casse de chaîne (comme à Lenzerheide) le contraint à un long arrêt au stand dans le 2e tour puis à une remontée jusqu’en 49e position.

Julien Absalon a quant à lui réalisé une course pleine de dépassements, comme il n’a pas vraiment l’habitude d’en faire. Piégé par le trafic dans les premiers tours, il est ensuite remonté comme un boulet de canon jusqu’à la 13e place.

Il faut ensuite aller jusqu’à la 38e place pour retrouver Thomas Griot, qui signe son meilleur résultat en Coupe du Monde. Hugo Drechou a par contre galèré au Canada et il termine 44e.

Quant au nouveau champion de Belgique Jens Schuermans, il inaugure son maillot noir-jaune-rouge de fort belle manière en prenant la 21e place.

La prochaine Coupe du Monde aura lieu fin du mois à Val di Sole. Voilà qui laisse un peu de temps pour récupérer après avoir trinqué !

Résultats complets : Hommes – Dames

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